La réitération d'une enchère, autrefois appelée "folle enchère", est le processus de droit par lequel une vente aux enchères est relancée parce que l'adjudicataire initial n'a pas pu payer le montant convenu. Ce mécanisme est essentiel pour garantir que le créancier puisse récupérer sa créance malgré l'échec initial de l'adjudicataire à honorer son engagement.
Elle survient typiquement lorsque l'enchérisseur initial ne respecte pas le délai de règlement, généralement fixé à deux mois après l'adjudication. Si l'adjudicataire ne parvient pas à payer dans ce délai, le bien est remis en vente publique à ses risques et périls, comme stipulé par le Code des procédures civiles d'exécution française.
Le créancier, souvent représenté par un avocat, doit initier la réitération. Une fois le délai de paiement expiré sans règlement de la part de l'adjudicataire, le créancier demande au tribunal une nouvelle mise en vente du bien. Cette demande est accompagnée de la preuve de l'échec de règlement, comme le certificat de non-consignation.
Une nouvelle audience est alors organisée, où le bien immobilier est de nouveau mis aux enchères. Le prix de départ peut rester le même que lors de la première vente ou être ajusté selon les circonstances. La procédure suit les mêmes règles que la procédure de saisie incluant la publication et la publicité.
L'adjudicataire enchérisseur initial perd les dépôts versés lors de la première adjudication et doit payer les frais de réitération, incluant les frais d'avocat, de publicité, de commissaire de justice, etc.
Si le prix obtenu lors des folles enchères est inférieur à celui de la première vente, l'adjudicataire initial doit payer la différence.
Par exemple, si le bien est vendu pour 20 000 € de moins, il doit couvrir cette somme. Il y a un risque supplémentaire car le résultat d'une vente à la première audience n'est souvent pas dépassé lors de la seconde audience de réitération.
Selon l'art R. 322-56 du Code des procédures civiles d'exécution, des intérêts de retard sont appliqués. Le taux légal est de 3,11 % (taux fixé en 2023), majoré après quatre mois. Pour une enchère de 200 000 €, les intérêts de retard pour un mois supplémentaire seraient de 518,33 €.
Si l'adjudicataire ne paie pas le prix de vente dans un délai de deux mois, il devra payer des intérêts au taux légal sur le prix d'adjudication. Après quatre mois, ce taux est majoré de 5 points.
Il existe deux taux légaux en France : l'un pour les particuliers (3,11 %) et l'autre pour les professionnels (0,84 %). Le taux pour les particuliers, avec la majoration, peut atteindre 8,11 %, augmentant rapidement les intérêts de retard en cas de prix d'adjudication élevé.
Le certificat de non-consignation est délivré par le greffe lorsqu'un adjudicataire ne paie pas le prix dans le délai imparti. Ce document permet au créancier de demander la réitération de la vente. Si l'adjudicataire conteste ce certificat, il peut saisir le juge de l'exécution. L'appel de cette décision est strictement encadré par les articles R. 322-67 et R. 322-68 du Code des procédures civiles d'exécution.
L'adjudicataire dispose d’un délai de 15 jours pour contester le certificat de non-consignation après sa signification. Passé ce délai, la contestation n'est plus recevable, et les folles enchères peuvent être poursuivies.
Si le prix de la nouvelle vente forcée est inférieur à celui de la première, il pourrait être condamné à payer la différence. Par exemple, s'il a acheté le bien pour 250 000 €, qu'il ne peut pas payer, et que la nouvelle vente se fait à 210 000 €, il pourrait devoir payer la différence de 40 000 €.
Il devra couvrir les frais de la première vente aux enchères, généralement entre 5000 € et 15 000€. Les frais des biens vendus en région parisienne sont souvent plus élevés.
Des intérêts de retard s'appliqueront de la première à la seconde vente. Pour un retard de 4 mois sur un prix d'adjudication de 250 000 €, l'adjudicataire devra payer environ 2 674 € d'intérêts de retard, calculés ainsi : environ 648 € pour les deux premiers mois (à un taux de 3,11 %) et environ 2 026 € pour les deux mois suivants après majoration (à un taux de 8,11 %).
Toutes les sommes déjà payées seront perdues. Par exemple, s'il a payé 220 000 € sur un prix de vente de 250 000 € et qu'il ne peut pas payer les 30 000 € restants, il perdra les 220 000 € déjà payés.
En conclusion, le défaut de paiement est sévèrement sanctionné, et il est essentiel de prendre toutes les précautions avant de participer à une enchère.
Les folles enchères peuvent être une situation difficile et coûteuse. Voici des conseils pratiques pour l'éviter et garantir une expérience réussie lors des ventes judiciaires. Tout d'abord préparez vous! Renseignez vous sur la procédure. Notre guide peut être un bon départ.
Avant de participer à une enchère, il est crucial de sécuriser son financement. Cela inclut :
Prévoyez les frais supplémentaires tels que les frais d’avocat, les frais de procédure, et les intérêts de retard. Il est important de comprendre tous les coûts associés pour ne pas être pris au dépourvu.
Engagez un avocat spécialisé dans les ventes aux enchères judiciaires. Un avocat compétent peut :
Vous trouverez un annuaire des avocats ayant déjà participé à une vente aux enchères immobilière.
Le processus est rigoureux qui garantit le respect des obligations financières dans les ventes aux enchères judiciaires. Pour éviter cette situation, il est crucial de sécuriser son financement, de consulter un avocat compétent, et de comprendre les implications légales et financières des enchères judiciaires. Une préparation adéquate permet d'éviter les complications lors de jugement et de profiter des opportunités immobilières offertes par ce type de ventes.
Les folles enchères peuvent également représenter une bonne opportunité d'achat pour des enchérisseurs qui ne se sont pas positionnés initialement, car le résultat de la première adjudication peut servir de repère pour évaluer la valeur du bien. Toutes les ventes aux enchères sur réitération, dites "folles enchères", sont disponibles sur le site de Vench.
Pour plus d'informations, consultez les guides et articles spécialisés disponibles sur Vench
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